Élanëa, la Sorcière du Silence Bleu
On raconte qu’au cœur du marais des Brumes Douces,
là où les joncs dansent dans la lumière d’ombre et où
l’eau reflète plus d’âmes que de cieux, vit Élanëa.
Elle ne parle pas.
Elle n’a jamais parlé.
Et pourtant, ceux qui l’ont croisée disent qu’ils n’ont jamais entendu une voix aussi claire.
Élanëa est faite de silence : un silence qui n’éteint pas, mais qui éclaire.
Elle marche pieds nus dans les mousses froides, sa chevelure est d’un bleu mouvant,
comme les reflets de l’aube sur l’eau.
Autour d’elle, les bruits se taisent.
Pas par peur. Par respect.
Car ceux qui savent écouter — vraiment — peuvent entendre autre chose. Une pulsation. Une onde intérieure.
Leur propre voix, mais adoucie, accueillie, comprise.
Et c’est là que les poissons d’or apparaissent.
Petits esprits du marais, invisibles aux cœurs agités, ils nagent près d’elle et parfois, offrent une étincelle.
Un fragment de confiance.
Pas une promesse, mais une permission : celle d’oser croire en soi.
On dit que ceux qui reçoivent l’étincelle d’Élanëa ne deviennent pas puissants.
Ils deviennent vrais.
Et c’est souvent plus rare.
«Mais attention...
Quand la confiance vacille en celui qui a reçu l’étincelle, les lotus se ferment doucement, comme si le marais lui-même retenait son souffle en attendant qu elle ose de nouveau y croire.